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LE GRAND-PERE MONTI

Beau-père des deux grand-pères PIOGER, fait partie du fameux convoi des 132 nantais envoyés par CARRIER à la Convention. En route, à Angers il meurt d’épuisement. Un de ses beaux-frères, BERTHOU de LA VIOLLAYE, est fusillé après la reddition de Quiberon.

LE GRAND-PERE PIOGER

Infirme (accident de chasse) passe, à peu près sans encombre, ces temps difficiles à Boro. Ses deux fils, les futurs maris des deux sœurs MONTI sont à l’armée de CHARETTE. Ils ont 18 et 16 ans. PIERRE-JOSEPH, l’aîné est grièvement blessé à l’affaire de la Bruffière (où périt un LA ROBRIE, en 1795). Il doit son salut à son frère qui parvient à le secourir et à le cacher. Celui-ci, AMAND-AIME (le père de Frédéric) est blessé à l’attaque de Redon, en 1815.
Recherché, il ne rentre pas à Boro et se réfugie à Sourdéac. En effet, « visite domiciliaire » à Boro de pillards redonnais. Les grands-mères PIOGER, prévenues, parviennent à se cacher. Mais, en revenant dans les lieux, elles ne retrouvent plus rien »… On fut obligé de vêtir les enfants dans des effets empruntés à des petits paysans de leur âge… »

Des PIOGER, cousins-issus-de-germain de nos grands-pères, voici le sort. Henri, débarqué en Normandie, est fusillé à Paris, le 8 novembre 1798. Joseph, émigré aussi, meurt à Ratisbonne en 1799 (Lt-colonel, chev. St-Louis), Louis-François, émigré, également, meurt à St-Domingue en 1797 (capitaine du génie).

De ces PIOGER sont les FRESLON (de la Graë) et les PIOGER des Chambots.

LES DEUX GRAND-PERES DU HALGOUET

L’aîné, LOUIS-FRANÇOIS, le beau-père de CHARLES (1784-1851), ne peut rester à Juzet (pillé) et s’installe à Quéhéon, près de Ploërmel, propriété de sa femme, où il passe cette période critique, sans être trop inquiété, seulement obligé, aux plus mauvais moments, de venir se faire pointer devant les autorités du lieu.

CONSTANT-HYPPOLITE, son cadet, l’arrière-grand-père de PAULE (1880-1918) émigre et s’engage, à 19 ans, dans l’armée des princes (1792 à 1797). Rentré en France, il offre ses services à Bonaparte et fait les campagnes du Rhin et d’Italie. Pour raisons de santé, il est réformé et rentre pour trouver ses héritages envolés… Heureusement, en épousant, en 1808, Aimée BONIN de LA VILLEBOUQUAIS (héritière de Trégranteur), il redore son blason…

Leur cousin germain, Gilles du HALGOUET, est massacré à Paris aux journées d’octobre 1789.

LE GRAND-PERE GIBON (Hyacinthe)

| Il vient d’être nommé, en 1791, colonel d’Orléans-cavalerie. Il émigre avec sa femme (Francoise LE BONHOMME de TRESSE) et ses enfants. D’autres enfants naissent à l’étranger. Péniblement, la famille subsiste en Hollande et en Allemagne. Quand il rentre en France, ses héritages se sont envolés… La Restauration répare un peu ses malheurs ; il est maréchal de camp en 1814, lieutenant-général en 1817 ; il sait faire jouer les relations.

LE GRAND-PERE DURCOT DE PUITESSON

Sous-lieutenant au régiment de Brie, émigre en 1791. Mène une vie à épisodes variés en participant à toutes les campagnes de l’Armée de Condé. Blessé. Décoré. 1815 le retrouve dans la guerre des Cent-Jours en Vendée, Ne semble pas s’être dérangé en faveur de la duchesse de Berry, durant sa folle équipée en Vendée. À écrit des mémoires aussi captivantes que difficiles à déchiffrer…

LE GRAND-PERE LA FOYE (Charles-Antoine)

En 1791, vient de prendre sa retraite après 31 ans de service. Il a 47 ans. Il s’est inscrit avec son fils sur la liste des otages de Louis XVI (ce livre d’or de la fidélité réunit 611 noms). Il se sait suspect. Il émigre avec femme (Louis de BAUDRAN) et enfants, reprend du service dans l’Armée de CONDE. Lors de son licenciement, il se réfugie à Posen. Deux enfants naissent là-bas. Il rentre en 1802. Il a fait la connaissance, en Allemagne, du savant et poète, CHAMISSO, qui reste très lié avec l’aîné de ses fils et qui sera pour les LA FOYE d’une grande aide.

A cette parenthèse de la Révolution, il n’est pas déplacé d’ajouter quelques notes sur deux personnages, deux mystiques, qui ont des attaches avec nous. La tourmente révolutionnaire en a fait des fondateurs d’ordres, aujourd’hui florissants, et, un jour, peut-être, seront-ils sur les autels. Ils se nomment Joseph de CLORIVIERE et Adélaïde de CICE.

— Pierre-Joseph de CLORIVIERE (PICOTde CLORIVIERE), jésuite, est le frère de Madame DESILLES. Né à Saint-Malo en 1735, décédé à Paris en 1820. Marie-Adelaïde de CICE (CHAMPION de CICE), 1749-1818, est la cousine germaine de la sixième aïeule de Chantal de LA FOYE (femme de PIERRE, 1914-2005).

CLORIVIERE a été pour mère de CICE, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Marie, ce que St-François de SALES fut pour Ste-Jeanne de CHANTAL, fondatrice de la Visitation. Il fut « un maître d’oraison, un directeur de conscience incomparable, un fondateur de sociétés religieuses et un restaurateur de la Compagnie de Jésus, toujours aux écoutes de la volonté de Dieu. Chez Adelaïde de CICE, on « découvre une personne vivante, réagissant aux problèmes de son temps, avec un sens aigu de l’autre, et de bouleversantes vues de foi. »

Le P. de CLORIVIERE nous laisse une intéressante correspondance sur la mort de son neveu « le héros de Nancy », André DESILLES. Il passe le temps de la Terreur, caché à Paris, sans laisser-passer, sans avoir prêté serment, exerçant ses activités apostoliques comme si de rien n’était. Après le complot de la machine infernale, il cache son neveu LIMOELAN et réussit à l’expédier aux Etats-Unis. Recherché par la police de Fouché est arrêté en 1804, ne sera libéré qu’en 1809, sans avoir été l’objet du moindre jugement! Dans sa prison, il reçoit plusieurs fois la visite de ses nièces, Mme de VIREL et Mme d’ALLERAC. Cette dernière force même la porte de FOUCHE et de REAL pour solliciter sa libération…

Quant au neveu LIMOELAN, après une vie agitée, avec LA ROUERIE, CADOUDAL, machine infernale, évasion aux Etats-Unis. il entre dans les ordres; Evangélise la Caroline du Sud et meurt, en 1824, aumônier des Visitandines à Georgetown…

Source: Les Le Bastart de Villeneuve, 1977, Pierre Le Bastart de Villeneuve (1914-2005)