TITRES
Les nombreuses branches offrent tout l’éventail des titres, du baron au marquis! Notre branche, qui a comparu aux réformations du 15° siècle et qui a été maintenue dans sa noblesse au 18° siècle, n’était pas titrée. Les qualifications portées, écuyer, chevalier, traduisaient un état (François 1er déclare : « Je suis né gentilhomme et non roi ») et non un degré dans la hiérarchie des titres.
A la Restauration, ces qualifications d’écuyer ou de chevalier ne sont pas reprises. Rien ne distingue plus la noblesse non titrée de ceux qui, dans l’élévation sociale, s’en donnent toutes les apparences (cela commence dès le 17° siècle..).
Le port actuel d’un titre, non régulièrement octroyé, répond au souci de montrer l’appartenance réelle à la noblesse. Mais, ces titres de courtoisie n’ajoutent rien à la qualité d’une lignée — n’est-ce-pas chère « marquise » de Sévigné ?
ARMOIRIES
Par manque de documentation historique complète, il est difficile de reconstituer l’évolution exacte du blason de la famille mais deux blasons reviennent avec insistance: le BASTARD ancien et celui des HUDELOR.

Plusieurs sources concordantes, dont les travaux du Vicomte de Bastard d’Estang au 19° siècle, font état de l’utilisation d’une variation du blason BASTARD ancien par nos ancêtres au moins jusqu’au tout début du 16° siècle. Dans des termes héraldiques, il s’agit du blason BASTARD ancien, au chef de gueule, chargé d’une fasce bretessée et contre bretessée d’argent. Ce blason est en ligne avec la tradition des différentes familles BASTARD de combiner le blason BASTARD ancien avec un meuble distinctif de leur branche.
Que vient donc faire le blason HUDELOR (ou HUDELOR-KERBIQUET) avec nos ancêtres Le BASTART? D’abord, cette vieille famille bretonne est une alliée de longue date des BASTARD, la premiere alliance connue entre les deux familles semble se faire autour de 1280 par le mariage entre un PIERRE LE BASTART et une AGNES HUDELOR DE KERBIQUET; nos deux familles se connaissent donc bien. Malheureusement les HUDELOR vont s’éteindre dans la famille SERVOT qui reprend leur titre (Seigneur de KERBIQUET) ainsi que leurs armes. Cette famille, devenue SERVOT DE KERBIQUET, va elle-même s’éteindre dans la nôtre par le mariage en 1482 de Marie SERVOT DE KERBIQUET avec (un autre) PIERRE LE BASTART (1460-1512), un de nos ancêtres directs. Et ainsi, le blason HUDELOR et le lieu-dit KERBIQUET rentrent dans le giron de la famille.

La fin de l’histoire, me diriez-vous? Pas si simple! Les LE BASTART DE VILLENEUVE ne descendent pas de l’alliance Le Bastart/Servot mais du second mariage de Pierre avec MARIE DE FLOURVILLE DE LA SEUZE, en 1505, qui vont avoir un seul fils, prénommé PIERRE lui aussi. Le blason FLOURVILLE est décrit comme suit: d’argent à trois merlettes de sable , au chef vairé , contrevairé d’argent et d’azur
Par ces deux mariages, PIERRE LE BASTART (1460-1512) va engendrer deux branches: 1) la branche ainée par son mariage avec MARIE SERVOT sera la branche LE BASTART DE KERBIQUET (ou BASTARD-KERBIQUET), par leur fils ainé GUILLAUME, qui utilisera comme blason en écartelé les blasons BASTARD ancien et HUDELOR (tiens, tiens!); et 2) la branche puinée par PIERRE (1506-1556) issu du mariage avec MARIE DE FLOURVILLE qui utilisera, par mimétisme de la branche ainée comme blason en écartelé les blasons BASTARD ancien et FLOURVILLE. Et dont nous descendons.

L’Armorial de 1696 ne nous aide pas à confirmer cette évolution puisqu’il associe à Jacques (1619-1704) et son fils Pierre (1658-1739) Le Bastard un blason dont nous savons qu’il est faux. Ce procédé était courant à l’époque pour forcer la noblesse a s’acquitter des taxes liées à leur état et la seule chose que nous apprenons ici est que nos ancêtres ne se préoccupaient pas d’être dans le Bottin Mondain de l’époque…
Et voilà l’arrêt de maintenue de 1764 qui va former la base des armoriaux du 19° siècle et qui est un beau témoignage de son époque ! La demande de ré-intégration à la noblesse de la famille LE BASTART DE VILLENEUVE par PIERRE-JULIEN (1690-1771) s’appuie notamment sur le lien du sang entre les Le Bastart de Villeneuve et la branche Le Bastart de Kerbiquet, qui s’est éteinte en 1580, et à laquelle les Villeneuve viennent se substituer. Est donc d’abord affecté par l’administration de l’époque, par erreur, le seul blason HUDELOR comme blason de la famille LE BASTART DE VILLENEUVE. Après réclamation de la famille, est corrigé le blason comme un écartelé BASTARD ancien et HUDELOR avec comme alias l’écartelé BASTARD ancien et FLOURVILLE. Ainsi, le blason FLOURVILLE apparait officiellement lié a notre famille par cet acte du parlement de Bretagne de 1764 et PIERRE-JULIEN fait la synthèse des deux branches LE BASTART apparues 250 ans plus tôt.
On revient donc en partie au blason HUDELOR mais avec les variantes suivantes fixées en 1847, et qui escamotent les armes FLOURVILLE, peut-être trop proches des armes MERLIERS DE LONGUEVILLE voire POULPIQUET DU HALGOUËT:

Pour l’aîné de la famille et l’aîné de cet aîné (et ainsi de suite…): écartelé, aux 1 et 4, mi-parti d’or à l’aigle d’empire et d’azur à la fleur de lys d’or (BASTARD ancien), aux 2 et 3, de sable à la croix d’argent cantonnée de 12 fleurs de lys de même (HUDELOR)

Pour les autres : de sable à la croix d’argent cantonnée de 12 fleurs de lys de même (HUDELOR).
SUPPORT : deux lions affrontés.
ECU : timbré de la couronne de comte.
DEVISE
CUNCTIS NOTA FIDES ou NOTRE FIDELITE EST CONNUE DE TOUS.
GUILLAUME, IIème vicomte de FUSSY, conseiller et chambellan de Charles VII et son lieutenant général pour le Berri, entré avec le roi de France à Paris, en 1429, se voit attribuer la devise « CUNCTIS NOTA FIDES ».
USAGE
Supports, devise, écu ont été adoptés par un accord général à la suite des travaux du Vte de BASTARD d’ESTANG, au 19e siècle.