
En mars 1791, Marc DESILLES de CAMBERNON a accepté d’être le trésorier de la conjuration bretonne du marquis de LA ROUERIE.
Au matin du 3 mars 1793, toute la famille est arrêtée à la Fosse-Hingant (à quelques kilomètres de Saint-Malo sur la route de Cancale). Marc DESILLES, prévenu à temps, peut s’enfuir à Jersey où il meurt de chagrin en 1794. Les trois filles, l’oncle LIMOELAN, et d’autres sont emmenés à Paris, emprisonnés au Temple. Madame DESILLES, dont la santé est ébranlée depuis la mort de son fils, est abandonnée à la Fosse-Hingant et recueillie par des voisins.
L’oncle LIMOELAN et Angélique de LA FONCHAIS sont guillotinés le 18 juin. Angélique a refusé de « donner » le nom de sa cousine et préfère mourir à sa place. Mesdames de VIREL et d’ALLERAC sont acquittées. Elles ne seront libérées que quelques mois plus tard.
La grand’mère d’ALLERAC meurt à Redon, en 1858. Son petit-fils par alliance, Frédéric de PIOGER, publie, en août 1847, dans le Journal de Rennes, les souvenirs tragiques qui hantent sa mémoire, souvenirs dont Lenôtre et H. Bordeaux se sont inspirés dans leurs ouvrages, auxquels nous renvoyons notre lecteur.
« … La Rouerie se rendit célèbre en France, par la conspiration royaliste qui fit des victimes si touchantes dans la famille des DESILLES… » (Chateaubriand, Mémoires d’Outre-Tombe).
Source: Les Le Bastart de Villeneuve, 1977, Pierre Le Bastart de Villeneuve (1914-2005)