Retour au menu

L’AFFAIRE SOURDIN

YVONNE des MERLIERS de LONGUEVILLE (1722-1803)

Yvonne des MERLIERS, veuve de FRANÇOIS-PIERRE (1727-1787), le 13 vendémiaire an III « a chaud ». Descente de police à Rennes, en son hôtel au n° 28 de la rue Lepeltier (ex-rue St-Louis). Fouille générale. Les représentants de l’administration découvrent au 3: étage, « dans un cabinet d’aisance », l’abbé SOURDIN, ex-vicaire de Janzé, prêtre réfractaire. Les habitants de l’immeuble, prévenus de diverses infractions, sont immédiatement conduits dans les différents locaux pénitentiaires de la ville. Notre grand’mère est dirigée sur la maison d’arrêt du Bon Pasteur. L’abbé SOURDIN passe trois jours plus tard devant le tribunal criminel, est condamné à mort et guillotiné. Il y a pourtant plusieurs semaines que Robespierre est tombé…

Nous ne savons pas combien de temps notre grand’mère fut incarcérée. Etaient incarcérées également d’autres femmes logeant dans l’immeuble dont sa femme de chambre, Rose GLEDEL. Aucune de ces femmes n’a parlé. Le président du tribunal ne saura jamais que Rose GLEDEL est la sœur de « Laurent », le fidèle domestique du comte de PUYSAYE…

MADAME DES MERLIERS DE LONGUEVILLE

Autres tragédies dans cette famille, racontées par le marquis de Bellevue dans « Episodes de la période révolutionnaire à Châteaubriant, Rennes et Nantes ».

La nièce d’Yvonne DES MERLIERS, femme de FRANÇOIS-PIERRE (1727-1787), Madame Charles-Sébastien des MERLIERS, est arrêtée avec ses deux filles après la déroute du Mans. Angélique, l’une des filles, est d’abord libérée par le général MARCEAU, ébloui par sa beauté. Le général l’aide à se cacher à Laval. Malgré cet appui inattendu, elle est reprise et guillotinée à Laval, le 22 janvier 1794. Elle a 19 ans!

Pendant ce temps, sa mère et sa sœur, Eugénie 15 ans, sont envoyées à Nantes. CARRIER y sévit. Mme des MERLIERS est noyée, le 29 janvier 1794. Eugénie est sauvée de justesse. Elle épousera, en 1800, Jacques du DORE. Un autre enfant de Mme des MERLIERS, Arthur, 14 ans, est tué à Savenay, le 22 décembre 1793.

De la famille il reste Jules, le dernier. Celui-là, chef de bataillon, survit à tous les combats et meurt sans alliance (son portrait est à Fleurimont).

Source: Les Le Bastart de Villeneuve, 1977, Pierre Le Bastart de Villeneuve (1914-2005)